La Fondation Boghossian à la Villa Empain de Bruxelles accueille jusqu’au 20 février 2013 une expo pas comme les autres Edouard et Cléopâtre, Egyptomanie depuis le XIXe siècle. Le nouveau jeu des 7 familles Egypte des Jeux Sylvie de Soye y étant diffusé, prenons un moment pour vous parler de l’influence transversale de l’Egypte sur l’Occident et notre créativité.
Mais pourquoi Edouard et Cléopâtre ?
Père de Louis Empain, la baron Edouard Empain a toujours été fasciné par l’Egypte. Collectionneur, mécène, il s’est même pris pour un pharaon en construisant à côté du Caire Héliopolis, cité modèle d’urbanisme et d’architecture. Edouard Empain est la figure d’une Egypte occidentalisée et idéalisée. L’expo commence d’ailleurs par dévoiler ce projet pharaonique. Quant à Cléopâtre, son rayonnement est incontestable, ainsi que les interprétations mémorables de Sarah Bernhardt et d’Elizabeth Taylor, dont nous ne saurons nous passer de la photo (ci-dessus).
L’Egypte, terre de fascination
L’Egypte a passionné bien des chercheurs et amateurs d’art depuis le XVIIIe siècle. Et avec la campagne de Napoléon Bonaparte (1798), les études qui en découlent, le travail des scientifiques, archéologues, linguistes, comme Young ou Champollion, l’engouement s’est amplifié. L’Egyptologie s’est mué en Egyptomanie, et c’est bien au XIXe siècle qu’elle connaît son apogée ! L’ouverture du canal de Suez, en 1869, et les grandes expositions universelles en Europe rendent accessible au grand public cet art si hypnotique. Oui les européens deviennent « égyptomaniaques » !
L’Egypte s’est exprimée de mille façons en Occident, touchant l’architecture, les arts décoratifs, la peinture, la sculpture, la joaillerie, ou la littérature. Les Loges maçonniques y ont puisé leur inspiration architecturale, et les tous premiers rituels. Même dans les jardins zoologiques de Berlin, d’Hambourg ou de d’Anvers les animaux sont abrités dans des temples aux allures égyptiennes. Des écrivains célèbres comme Gustave Flaubert, Théophile Gauthier, Gérard de Nerval, des peintres des photographes, des compositeurs, comme Guiseppe Verdi, ont fait soit leur voyage en Egypte, soit ont rêvé d’Egypte.
En 1922, la découverte du Trésor de Toutankhamon provoque une telle ferveur, qu’elle distille les futurs codes architecturaux aux créateurs de l’art déco. L’atmosphère des années folles va fusionner avec l’Egyptomanie, son foisonnement restera d’ailleurs insurpassable.
Plus récemment L’Egyptomanie a envahi la mode, le cinéma et la bande dessinée, les clips, les rappeurs, ou les comédies musicales ; elle s’est intégrée à la mode de chaque époque. La chanteuse Rihanna fait aujourd’hui la Une en se faisant tatouer la déesse Isis. Madonna a fait un show très pharaonique au dernier Super Ball. En 1992, Michael Jackson murmurait doucement Remember the time à Cléopâtre dans son clip pharaonique de dix minutes.
Dans ce voyage à travers les âges d’or de l’Egyptomanie, qu’allez-vous admirer à la Villa Empain ?
La collection de joaillerie de la fondation Boghossian est riche. Par exemple : Broche Art Déco, à motifs égyptiens, collier serpent Dudule en saphir, diamants, et améthyste du joaillier parisien Joël Rosenthaèl, peinture, gravure, art décoratif, sculptures, photos. Votre regard de promeneur se fera sûrement observateur, critique, comment rester de marbre !
La Fondation Boghossian dont le siège est à la Villa Empain se donne pour objectif de contribuer au dialogue entre les cultures d’Orient et d’Occident. Crée en 1992 par Robert et ses deux fils Jean et Albert Boghossian, joailliers libanais d’origine arménienne, basés à Anvers et Genève.
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Crédit photo : Elysabeth Tailor dans le rôle de Cléopâtre , film éponyme (1963) de Joseph L. Mankiewicz © 2012 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.