Qui n’a jamais rêvé de se promener dans les appartements de collectionneurs du XIXème siècle ? C’est ce que vous propose le Musée du Luxembourg en vous permettant une incursion dans l’intimité du Cercle de l’art moderne. Le mérite revient ici à la RMN et au Musée, en partenariat avec le MuMa, Musée d’Art Moderne André Malraux du Havre, de valoriser un phénomène unique en Province, et de présenter une sélection fine du meilleur des acquisitions de ces collectionneurs, ainsi qu’une analyse de leurs interactions, échanges et engagements.
Promouvoir l’art moderne
Le Cercle de l’art moderne est une association créée en 1906 par les artistes et amateurs d’art au Havre. Face à un Paris omniprésent, c’est une alternative intéressante pour les artistes et une véritable décentralisation de la vie artistique française. Parmi eux Georges Braque, Raoul Dufy, Emile Othon Friesz, et du côté des amateurs collectionneurs, Olivier Senn, Pieter van der Velde, Charles-Auguste Marande, Georges Dussueil, Oscar Schmitz, ou Edouard Lüthy. Des parrains comme Frantz Jourdain, Claude Debussy, Guillaume Apollinaire apportent leur soutien à l’association. Conférences, soirées poésie, et expositions présentent les vieux impressionnistes, Monet, Renoir, les néo impressionnistes, et les fauves.
90 œuvres d’exception
Dans une scénographie soignée, elles se succèdent au travers d’espaces dédiés à un thème ou à un collectionneur : Modernité du Havre, Collection Senn, Thème de la rue, avec sa moquette claire, bitumée, Le paysage, La Seine et ses quais, La plage, Les portraits, Les nus. Ce qui se dégage dès la première salle : un éclectisme rare, et une très haute qualité de peinture.
L’âme du collectionneur
On ne peut rester insensible à l’idée que chacun de ces tableaux a été soigneusement choisi, négocié, acquis par un homme défendant l’art moderne, ou le fauvisme, souvent envers et contre tous.
Les coups de cœur Blog Sylvie de Soye :
Johan Barthold Jongkind : Quai à Honfleur
Edouard Vuillard : Enfants lisant
Les portraits et les nus féminins sont le point d’orgue de l’expo. Ils symbolisent toute la sensibilité de leurs collectionneurs, ainsi que leur audace.
L’Excursionniste de Pierre Auguste Renoir est d’une beauté à couper le souffle (photo ci-dessus)
Amedeo Modigliani : Jeune Femme au corsage noir
Kees Van Dongen : La Parisienne de Montmartre (l’affiche de l’exposition)
Mention spéciale à Albert Marquet : La Femme blonde et à Félix Vallotton : La Belle Florence (jugée immorale et interdite de salon)
Ne négligeons pas les Raoul Dufy, les Boudin, les Derain, Pissarro, Sisley, superbes Monet, Delacroix, Courbet, valorisant le patrimoine havrais.
Envie d’apprendre en vous amusant ? Les Jeux Sylvie de Soye sont diffusés à la librairie du Musée du Luxembourg, notamment Autour de l’impressionnisme. Profitez de cette riche et agréable librairie pour redécouvrir le Fauvisme. Vous avez jusqu’au 6 janvier 2013.
Un Musée dynamique
Atelier de pratique artistique pour les plus jeunes – notons L’atelier La ville comme paysage, visites guidées, débats, rencontres, dimanches littéraires, cinéma – A voir : la projection de Quai des brumes de Marcel Carmé le 14 déc, (sur réservation), soirée carnet de dessin pour les étudiant, appli IPhone.
Crédits photos : L’Excursionniste de Pierre Auguste Renoir et Kees Van Dongen La Parisienne de Montmartre ©MuMa Le Havre – Florian Kleinefenn, ©Adagp, Paris 2012, L’Anse des pilotes Camille Pissaro ©RMN – Grand Palais / Gérard Blot